mardi 7 octobre 2008

Le soutien [y'en a pas d'eux !]


Les éditions Filaplomb, sur
leur blog, font un courrier aux journalistes. Parce qu'il n'y en a pas deux comme elle pour soutenir la nouvelle, je me permets de recopier ici leur lettre et vous encourage à faire de même [enfin, c'est comme vous voulez, bien sûr !] :


Lettre aux journalistes


Madame, mademoiselle, monsieur, bonjour !

Créées il y a un an, les éditions Filaplomb publient des nouvelles sous forme de livre de 24 pages. Imprimés localement, sur du papier recyclé et à l'encre sans solvants, ils peuvent être commandés directement sur le site de la maison d'édition : www.filaplomb.fr. Parallèlement, j'ai ouvert le blog filaplomb, éditeur de bonnes nouvelles pour y raconter un tant soit peu, les coulisses de la vie d'éditeur et de créateur d'entreprise.

La nouvelle est un genre dont vous regrettez vous-mêmes et régulièrement l'absence de visibilité. Ma passion pour elle m'a donc poussé à lui inventer ce support, frustré que j'étais de la voir engoncée dans les revues ou noyée dans les recueils, pour la sortir de cette sorte de noman's land dans laquelle elle vit.

Si vous doutez de sa vitalité, il suffit de voir le nombre d'auteurs qui concourent plusieurs fois par an et les discussions animées des jurys chargés de les primer. Ces auteurs aiment leurs enfants, souffrent de ruptures, font réviser leur voiture s'ils en ont une, paient leur loyer en temps et en heure, tissent un autre regard — amusant, touchant ou interpellant — et le couche sur papier. Loin d'être de la littérature de salon, ils puisent dans leur quotidien une écriture pleine peau, foncièrement vécue. Il s'agit d'une expression de la disparité humaine, telle que nous la croisons à chaque instant.

L'Europe francophone fourmille d'auteurs de talent qui s'expriment jour après jour sur leur blog et à travers les nouvelles que publient les éditions Filaplomb. Depuis un an, de nombreux lecteurs nous ont découvert et nous soutiennent ; certains, puisqu'ils bloguent nous consacrent, de leur seule initiative, d'élogieux articles [hier, par exemple]. Je dois à leur fidélité sans faille de pouvoir continuer et de rencontrer de nouveaux lecteurs.

Et malgré tout cela, vous n'en parlez pas…

La plupart d'entre vous ont reçus plusieurs de ces nouvelles, parfois le catalogue entier et en plusieurs exemplaires, à votre demande et vous ne faites aucun article. Vous qui écrivez, vous savez pourtant combien il est précieux d'avoir l'avis d'un professionnel sur son travail et sa création. Combien il est précieux de se savoir lu…

Au fond, la seule chose qui manque aujourd'hui aux éditions Filaplomb, c'est que vous vous en fassiez l'écho, que vous parliez d'elles ! Puisque j'ai déjà convaincu les "initiés", que plus de gens, par votre intermédiaire de passeurs, puissent connaître mon travail et surtout celui des auteurs.

La seule chose qui manque aujourd'hui aux éditions Filaplomb, c'est que vous parliez d'elles. Alors, je peux compter sur vous ?


Philippe Braye
Créateur des éditions Filaplomb


PS :
Ça tombe bien, les éditions Filaplomb ainsi que plusieurs des auteurs seront présents les 11 et 12 octobre prochains au salon "blogs et livres" à la mairie du XIème, à Paris.


Merci aux blogueuses et aux blogueurs
qui voudront bien relayer cette lettre aux journalistes.

mardi 26 août 2008

Les variantes

Comme disait le grand philosophe français, Gilbert Montagné : «Créer, c'est tatonner un peu»

Voici, pour la nouvelle de Jean-Louis Ruffel «la demande en mariage», les couvertures auxquelles vous avez échappé :


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Celle-ci est le choix définitif, avec un dessin d'Antonin.



Les éditions Filaplomb publient ce deuxième texte de Jean-Louis Ruffel qui sera disponible à la commande dans quelques jours…

dimanche 20 juillet 2008

Les couvertures [mode participatif !]

Deux nouveaux livres vont paraître dans les semaines qui viennent.

Pour l'un, la couverture sera ornée d'une photo que je vous montrerais bientôt.
Après plusieurs tentatives, plusieurs tatonnements, nous avons trouvé,
avec l'auteure et les quelques uns qui nous entourent et dont l'avis nous semble important, la bonne manière d'illustrer son travail d'écriture.


Pour l'autre, j'ai demandé à Antonin qui m'avait contacté il y a plusieurs mois afin de proposer ses services [il faut savoir être patient !], de réfléchir à partir du nouveau texte de Jean-Louis Ruffel.
Il a lu cette nouvelle intitulée «la demande en mariage» et me propose deux versions totalement différentes.

Comme nous hésitons sur le choix entre ces deux variantes, nous avons décidé de vous les montrer et de vous demander votre avis. Il s'agit de nous laisser un commentaire en indiquant votre préférence et éventuellement, les raisons qui vous y amènent.

C'est d'autant plus intéressant, me semble-t-il, qu'aucun d'entre vous n'a encore lu cette nouvelle. Mais, après tout, c'est un peu ainsi que cela se passe en librairie, non ? Laquelle de ces deux illustrations vous donnerait envie d'en savoir plus sur l'histoire racontée ?

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Version A
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Version B

lundi 19 mai 2008

De Zoridae : interview de Claudine Tissier

Zoridae continue sa découverte des auteurs parus aux éditions Filaplomb. Cette fois, c'est Claudine Tissier qui s'y colle pour Sujitha, la fille à la tache en forme d'étoile. Vous avez de la chance, vous ne l'avez pas encore lu !

D'emblée, Sujitha, la fille à la tache en forme d'étoile, est captivant. Le balancement des mots qu'une virgule finement placée fait chalouper, la mélodie délicate des adjectifs, le style ciselé font de cette nouvelle un joyau à la puissance évocatrice imparable.

Lorsque j'ai découvert la première phrase de la nouvelle de Claudine Tissier, je me suis arrêtée. J'ai posé le livre sur mes genoux et j'ai respiré. J'imaginais déjà que j'allais voyager et que ce voyage serait beau et fulgurant. Alors, j'ai relu la première phrase. Je l'ai savourée, susurrée, scandée. J'ai laissé le personnage de Sujitha se dessiner à partir d'un sourcil, d'une tache, d'un visage clair.

De la première majuscule au point final, j'ai aimé ce petit livre, passionnément. J'ai vibré d'émotion, j'ai versé des larmes, j'ai été troublée par la sensualité de l'amour interdit éprouvé par la jeune femme indienne. J'ai ri aussi, souri et je me suis étonnée.
Régulièrement, je recommence ce voyage. Il est posé sur ma table de nuit, comme un gage de beauté. Je ne m'en lasse pas...
Claudine, d'Italie, a pris le temps de répondre à mes questions, à ma grande joie.


Comment écris-tu ?
J’écris lorsque je suis prête. L’écriture est la mise en forme de mes pensées.
Mais mes pensées sont souvent accaparées par des événements mineurs : travail, gestion du quotidien.
Ce qui fait que durant les mois sédentaires j’écris beaucoup moins que ce que je souhaiterais.
Par contre si je suis délivrée des contingences professionnelles et logistiques, mon esprit vagabonde, imagine, crée des histoires. Toutes n’arrivent pas à terme mais beaucoup ne demandent qu’à être transcrites.
Quand les conditions idéales sont réunies j’écris n’importe où, chez moi, en vacances, en train et n’importe quand.
L’écriture n’est pas pour moi un plaisir solitaire. J’écris pour partager, pour communiquer, pour raconter.
C’est pourquoi j’aime avoir un blog.
Si personne ne me lit, je n’écris pas.
Tu voyages beaucoup... Pourrais-tu écrire sans cela ?
J’aime écrire et j’aime voyager. Mon écriture se nourrit de mes voyages, mais pas seulement.
Ecrire est aussi un voyage immobile. Je n’aimerais pas avoir à choisir entre les deux.


Comment est née Sujitha ?
Sujitha est un personnage fictif.

Je n’ai pas beaucoup d’imagination mais je suis observatrice et très réceptive aux autres.

Sujitha n’existe pas mais elle m’a été inspiré par mes amies indiennes du Kerala.

Il y a deux ans Fabio et moi avons réalisé un documentaire sur un couple d’amis, Sini et Roy. Ils vivent et travaillent à Bologne et nous les avons suivis lors de leurs vacances kéralaises. Nous avons vécu chez Sini, dans sa famille et rencontré beaucoup de leurs amis et connaissances.

Sujitha est née de toutes mes discussions avec des jeunes femmes. Je les ai regardées vivre et j’ai écouté leurs histoires. Puis j’en ai imaginé une qui soit proche de la réalité, de leur réalité.

J’aimais l’idée de montrer à quel point les émotions sont universelles.

D’ailleurs j’ai été touchée quand des lectrices m’ont confié avoir retrouvé quelque chose d’elles-mêmes, d’intime, en Sujitha.

Comme je l’ai été quand d’autres m’ont dit avoir retrouvé l’Inde en lisant la nouvelle.

Quant-à son histoire je l’ai imaginée lors d’un trajet en bus, celui-là même dont je parle. La destination est réelle, le reste est inventé.

J’ai peaufiné les détails, les phrases.

Et j’ai écrit.


Comment as-tu découvert les Editions Filaplomb ?

C’est Fil qui m’a contactée car il connaissait mon blog. J’en ai été ravie.

J’avais écrit Sujitha l’été dernier lors d’un voyage en Inde avec l’intention de le publier, ainsi que d’autres récits indiens, sur un blog.

Et alors… et alors… Filaplomb est arrivé !


As-tu lu d'autres auteurs chez lui ?

Oui, j’ai lu les autres auteurs. J’ai aimé tous les récits, le choix est varié et tous sont de qualité.

J’ai une tendresse particulière pour Des hamsters et des hommes car j’apprécie beaucoup l’humour de Joan Aractingi.


Ecris-tu en ce moment ?

J’espère pouvoir me délivrer de beaucoup de contraintes dans les années qui viennent afin de pouvoir écrire plus.

En ce moment, vie bolognaise oblige, j’écris peu. Autrement dit rien d’autre que le blog.

Mais à partir de la semaine prochaine mon emploi du temps sera considérablement allégé, et ceci pour plusieurs mois.

Mes projets les plus concrets sont d’une part de continuer à écrire d’autres récits autour de Sujitha, de façon à ce que les histoires soient reliées les unes aux autres, d’autre part je voudrais reprendre mes extraits préférés des journaux de voyage que j’ai tenus en Inde pour en former un recueil autour d’un fil directeur, peut-être en y introduisant un peu de fiction.

Et puis, ensuite, quand je serai disponible, quand le temps sera devenu un allié, j’écrirais toutes ces histoires qui emplissent mes pensées depuis des années et qui attendent de voir le jour, d’être partagées.

Merci de m’avoir donné l’occasion de m’exprimer. J’ai répondu à ces questions avec un grand plaisir.


Un extrait :

"Assise, je ne vois que lui, ses mains qui glissent sur le volant, ses cuisses dont je devine, sous l'étoffe du pantalon, la musculature puissante, ses pieds nus qui jouent avec les pédales, son profil dont je suis du regard les courbes nettes et voluptueuses? J'effleure par la pensée sa bouche aux lèvres pleines, son nez aquilin, son front haut et fier que domine la masse noir de ses cheveux, coupés courts. Le matin, il est rasé de frais et l'envie de baiser sa peau lisse, qui semble si douce, m'accompagne durant les deux heures que dure le trajet.

Pendant la journée, alors que j'enseigne l'anglais à mes élèves de la Medium school, mes pensées, telles des papillons qu'un ibiscus soyeux attire, volent vers lui qui conduit son bus jusqu'en haut de la montagne."


Et, pour finir, le mot de Filaplomb :

Quand on me demande pourquoi j'ai publié Sujitha, la fille à la tache en forme d'étoile de Claudine Tissier, je comprend tout de suite que la personne qui m'interroge est forcément quelqu'un qui ne l'a pas lue !
En quelques lignes à peine, elle parvient à nous transporter en Inde, mais de manière à ce que tout nous soit naturel. L'histoire de Sujitha elle-même, bien que particulière, me semble rejoindre quelque chose d'universel du destin des femmes. C'est en tout cas ce que me rapportent les nombreux lecteurs qui m'en ont parlé, tout à fait ravis !


Pour la couverture, les photos du montage ont été choisies parmi celles gracieusement offertes par Fabio Campo. Pour cette raison, je peux, pour une fois, montrer les autres couvertures prévues et auxquelles vous avez échappé !

http://filaplombleconcours.blogspot.com/